En 2020, la Martinique compte 2 660 exploitations agricoles, soit 20% de moins qu’en 2010 lors de leur dernier recensement. Les exploitations valorisent désormais en moyenne 8 ha (+ 9 %).
Les moyennes exploitations sont les seules à voir leur effectif s’accroître. La baisse du nombre d’exploitations est plus marquée parmi les très petites exploitations (- 27 %).
Les salariés agricoles assurent toujours l’essentiel du travail (55%) avec les chefs d’exploitation (35 %) au détriment de
l’aide familiale (- 2 %) et de la main-d’œuvre saisonnière (- 4 %).
5420 exploitations en Martinique sont concernées par le recensement agricole
En octobre 2020, le recensement agricole a été lancé officiellement en Martinique, au lycée agricole de Croix-Rivail à Ducos. Il permet de cartographier l’agriculture française avec une
grande précision dans toutes les régions et pour toutes les filières.
En Martinique, 32 enquêteurs ont été recrutés pour réaliser la collecte auprès de 5420 exploitations identifiées par le service statistiques de la DAAF(Direction de l’Alimentation de
l’Agriculture et de la Foret). La collecte des données se déroule jusqu'à fin avril 2021.
L'objectif du recensement agricole 2020 est de connaître les productions des exploitations, avec la description des superficies cultivées et des cheptels présents sur l’exploitation, ainsi que
les principaux facteurs de production mobilisés en agriculture, en particulier le foncier avec le mode de faire-valoir et la main-d’oeuvre.
Pour tous les acteurs du monde agricole, les informations sont importantes. De la commercialisation des productions, au plan des filières à la localisation des cheptels, les données recueillies
sont valables 10 ans et guident les politiques agricoles à venir.
Les fonds européens en faveur de l’agriculture dans les régions ultrapériphériques diminuent pour la période 2021-2027. L’enveloppe du POSEI (Programme d’Options Spécifiques à l’Éloignement et à
l’Insularité) le dispositif d’aide à l’agriculture de ces territoires éloignés du continent, baisse de 3,9% soit 7,7 millions sur 280 millions d’euros. Aussitôt validée, cette décision politique
de la commission européenne - le gouvernement de l’Union - les protestations de nos agriculteurs ont fusé.
Cette diminution des crédits pour l’agriculture s’inscrit dans un contexte financier tendu pour l’UE (Union européenne). Ses ressources budgétaires ne sont pas extensibles. Le gâteau des fonds
européens conserve la même dimension, mais les convives sont plus nombreux. Il faut donc distribuer de plus petites parts pour tous.
Une logique qui ne convient pas à tous. S'il est utile de se battre pour préserver les acquis, déployer la même énergie pour que les aides européennes soient distribuées équitablement est
d'intérêt général. Et aujourd'hui, cela ne semble pas être le cas. La banane d’exportation s’y taille la part du lion, au détriment de cultures pouvant permettre à nos paysans de vivre décemment
du fruit de leur travail et à la population de se nourrir sainement avec les produits du terroir.
Parmi les objectifs de la politique agricole européenne figure en bonne place la promotion d’une agriculture nourricière pour ses producteurs et ses consommateurs. Ne devrions-nous pas regarder
les pratiques agricoles d'autres territoires afin de nous en inspirer ?
Malgré sa modeste superficie de 1100 km2, la Martinique offre une diversité de paysages : plages du sud, Montagne Pelée dont l'éruption de 1902 reste gravée dans toutes les mémoires... Car la Martinique est aussi terre de mémoire et de culture : d'Édouard Glissant à Malavoi, en passant par la tradition du bélé, la Martinique ravit l’œil autant que l'esprit.
Mais la Martinique est aussi et surtout une terre d'agriculture. Là aussi, la diversité se veut synonyme d'excellence : environnementale, avec le Plan Banane Durable 2 qui s'applique aux quelques 6 000 hectares cultivés qui trouvent naturellement leur place à l'exportation, mais aussi économique, avec 4 000 hectares de canne à sucre destinés principalement à la production de rhum agricole AOC.
Les filières animales ne sont pas en reste, avec la production de races locales ovines (le mouton Martinik) et bovines (le bœuf Brahmane). L'élevage hors-sol, notamment de volailles, se targue de proposer une production permettant d'assurer tous les besoins en frais de l'île, ce malgré les difficultés liées à l'insularité et à la nécessité de faire appel aux importations,
Les agrumes y sont évidemment présents, notamment le citron pour le traditionnel ti-punch, ainsi que le maraîchage, le voyageur goûtera avec délice les légumes peyi qui accompagnent les plats issus de la gastronomie locale. De ce pays de mémoire renaissent également les cultures historiques que constituent le café et le cacao.
La pharmacopée traditionnelle issue de la richesse des espèces endémiques offre un débouché à la culture et la transformation de plantes aromatiques et médicinales.
Les industries de transformation proposent au niveau local comme à l'exportation des jus de fruits – notamment de goyave – dont la qualité fera sans doute naître en vous l'envie d'être ce prochain voyageur qui atterrira à l’Aéroport International Aimé Césaire.